De Cafayate nous décidons de rejoindre la route 40 en passant par le Parque Nacional Los Cardones. Dans certaines parties du parc, les cactus s’étendent à perte de vue sur une zone de hauts plateaux. De nombreux ânes et quelques vigognes animent le paysage. Le parc protège les cactus qui ont été massivement utilisés pour les constructions traditionnelles de la région. La descente vers la petite bourgade de Cachi se fait dans un paysage dominée par des montagnes majestueuses.
Le lendemain matin, de bonne heure et en pleine forme nous attaquons la montée vers le col Abra del Acay à environ 5000 mètres. La ruta 40 ou plus exactement la piste 40 est traversée par de nombreux ruisseaux et quelques coulées de boue. Nous sommes en pleine saison des pluies ! Avant d’arriver au col nous décidons sagement de s’arrêter à La Poma, un petit village pommé, au milieu de nulle part. Surprise, un petit bureau d’information touristique nous donne les dernières nouvelles du jour : c’est à dire, avant de passer au col le lendemain matin, il faut se déclarer à la police.
Le jour suivant nous nous rendons au bureau de la maréchaussée locale pour leur expliquer notre trajet. Et nouvelle surprise, le col est bloqué suite à quelques éboulements et une tombée de neige massive. Arrière toute, nous décidons de repartir par la route qui nous a amené à La Poma pour rejoindre Salta. Après quelques kilomètres une voiture de police vient à notre rencontre et nous conseille de revenir à La Poma, la route de retour étant elle aussi bloquée. A midi la maréchaussée est venue nous annoncer une bonne nouvelle, la pluie a cessé et compte-tenu de notre véhicule 4/4 elle nous autorise à rejoindre Salta par la RP 33. Les nombreuses coulées de boue que nous rencontrons sur la piste nous permet de repeindre le véhicule en rouge. Le véhicule est en parfaite harmonie avec les montagnes rouges environnantes. En arrivant à Salta nous l’avons vite dépeint.
Comme nous ne pouvons pas passer d’un côté pour rejoindre le nord, nous nous dirigeons vers la petite ville de Purmamarca où se situe la montagne des 7 couleurs. Dans la petite bourgade, le carnaval fait rage, l’alcool coule à flot….Dans ce brouhaha intempestif nous décidons de rejoindre Humahuaca où se situe la montagne des 14 couleurs. Après une queue interminable et une attente infinie à cause des processions carnavalesques, nous faisons demi tour pour nous rendre dans la cour d’un hôtel, grand luxe et isolé. Nous y passons la nuit.
Le lendemain matin, dans le village de Humahuaca, nous sommes surpris de rencontrer une multitude de tentes, d’abris de fortune et de personnes avinées qui ont fêté le carnaval toute la nuit. Enfin nous pouvons rejoindre la montagne des 14 couleurs, située au bout d’une piste qui monte à 4350 mètres. Plus on monte, plus les couleurs augmentent !
Embarqués vers la route du nord de l’Argentine, nous décidons d’aller en Bolivie et de faire un stop à la ville de Tupiza pour prendre tous les renseignements nécessaires pour rejoindre le sud Lipez et visiter le salar d’Uyuni. Le patron d’un petit hôtel sympathique nous donne les dernières nouvelles sur l’état des pistes que nous avons l’intention de rejoindre le lendemain matin. Il pleut un peu partout dans le sud Lipez et le salar d’Uyuni est sous l’eau. Certains passages de Tupiza à la piste principale du sud Lipez sont délicats. Compte-tenu que nous avons déjà expérimentés, à notre dépens, des pistes scabreuses, nous décidons de prendre un guide équipé d’un véhicule 4×4. Une cuisinière se joint à nous pour parcourir la boucle de 1350 kilomètres de Tupiza à Tupiza en passant par le Parque Nacional de……et le salar d’Uyuni.
Le lendemain matin à 7h, nous entamons la boucle et petit à petit nous exprimons de nombreux « ouf » ( de n’avoir pas pris notre véhicule) compte-tenu de l’état lamentable de cette piste magnifique mais sans fin. Nous atteignons le village de Quetena Chico en fin d’après-midi où nous prenons un repas typique bolivien réalisé par notre cuisinière, non moins typique. Nous y passerons la nuit.
Le deuxième jour nous rencontrons de nombreuses vigognes ainsi que des flamands sur la Laguna Kollpa. Quelques viscaches nous font des petits coucous dans une zone rocailleuse qui borde la piste. Nous rejoignons la célèbre piste qui vient du Chili ver le salar d’Uyuni. Nous passons rapidement à côté des thermes, constitués d’une flaque bétonnée où de nombreux touristes font trempette dans une eau ragoutante.
La Laguna Blanca, la plus au sud de la piste nous dévoile un paysage quelconque. Nous remontons vers la Laguna Verde où la couleur verte se révèle petit à petit au fil des heures pour être à son apothéose en milieu de journée. De la Laguna Verde, nous apercevons le volcan Licancabur d’environ 5950 mètres. Avant de repasser par les thermes, nous retraversons le Désert de Dali.
La piste la plus à l’ouest nous conduit dans un premier temps aux geysers Sol de Manana qui nous fait découvrir quelques fumerolles. Et enfin nous atteignons la Laguna Colorada qui représente un lieu mythique pour la protection des flamands andins, chiliens et de James.
Le troisième jour nous nous dirigeons vers le salar d’Uyuni en passant par le Canyon des Incas qui abritent de nombreux viscaches. Une succession de lagunes nous permet de côtoyer une dernière fois les différents flamands de cette région. Après un détour par la laguna Negra nous remontons directement vers Uyuni puis Colchani. Nous ne pouvons pas traverser le salar d’Uyuni qui est sous une quantité d’eau impressionnante.
Le lendemain matin depuis notre auberge de sel de Colchani nous parcourons une dizaine de kilomètres sur le salar pour rejoindre le musée de sel, situé dans la partie centre-est du salar. Au-delà de cette limite, aucune voiture n’est autorisée à circuler. Après une rapide à l’étonnant cimetière de train qui se situe au sud-est d’Uyuni, nous reprenons la route vers Tupiza. Deux passages de gués délicats et profonds nous renforcent dans notre conviction d’économiser notre véhicule pour pourvoir continuer notre route vers le nord des Amériques. Notre guide chauffeur très efficace à toujours su se positionner au bon endroit afin que Jacques puisse réaliser des clichés, comme il le souhaitait. Ce parcours de Tupiza à Tupiza en passant par le salar est un vrai enchantement. A ne pas manquer !!!!!