Du glacier Perito Moreno en Argentine à Chiloé au Chili

Nous quittons le parc national Torres del Paine, au Chili, en espérant laisser derrière nous les trombes d’eau qui se déversent en permanence sur notre tête. Et chance le soleil brille en arrivant à El Calafate, en Argentine, point de départ pour l’exploration du glacier Perito Moreno. Pour éviter les processions incessantes de cars de touristes, nous arrivons les premiers à l’entrée du parc. Nous avons pu profiter du spectacle grandiose de ce glacier unique au monde avec une impression de solitude. Il nous a même fait le plaisir de nous envoyer un gros glaçon pour l’apéritif du soir !!!

 

 

Un autre lieu incontournable au nord d’El Calafate est la petite ville sympathique d’El Chatén, dominée par le célèbre massif du Fitz Roy. En cet été austral, comme pour le Torres del Paine et le Perito Moreno, les chemins de randonnées sont parcourus par une procession incessante de marcheurs à l’assaut des pentes. Pour notre part, nous sommes partis à l’aube, mais pour réaliser un parcours qui est de l’autre côté du massif du Fitz Roy, et bien nous en a pris car nous n’avons rencontré quasiment personne. Cette randonnée interessante et solitaire de 16 kilomètres nous a passablement assommés et nous avons passé une bonne nuit…..

 

 

Nous ne sommes pas particulièrement fanatiques de sites qui contiennent des peintures rupestre, mais de nombreuses personnes nous ont incités à aller à la Cueva de las Manos (grotte des mains), inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. Ces peinture polychromes de mains en négatif (datant du 8e millénaire avant Jesus-Christ) nous ont emballés. Hormis quelques représentations de guanacos et d’autres dessins, 90% représentent des mains gauches. Ce qui ne gâche rien, le site est situé dans un canyon de toute beauté. Cerise sur le gâteau, nous avons aperçu un animal perché dans les falaises et endémique à cette zone, le chinchillon, entre le chinchilla et le viscache.

 

La carretera austral au Chili, est une route célèbre qui nous amène vers la Caleta Tortel. Un village typique du bout du monde, classé au patrimoine national. Ce village de pêcheurs est accroché au pied des montagnes qui entourent la crique. Ancien siège des indiens Alakalufs, qui a l’époque se déplaçaient en canoë, le site ne contient pas la moindre trace de route ou de chemin. Les parcours se font sur des passerelles en bois et des escaliers.

 

 

 

 

La route qui nous conduit jusqu’à la Valle de Chacabuco est en fait une piste caillouteuse, glissante et dangereuse. Nous avons rencontré des cyclistes par terre, des voitures dans le fossé et des motos allant dans tous les sens. En période de pluie, (et il pleut souvent, voir tout le temps), un vrai 4/4 est obligatoire. Le nouveau parc Patagonia, qui inclut la Valle de Chacabuco, est un site méconnu qui n’a rien à envier au parc Torres del Paine. Les chemins cahoteux nous permettent de côtoyer des guanacos par centaines ainsi que de nombreuses espèces sauvages. Entre deux averses (cinq minutes) nous pouvons profiter des paysages scéniques. Ce sera pour nous un must dans la découverte du sud chilien.

 

 

 

Le petit village de Puerto Rio Tranquilo, est connu pour accéder en bateau au site de Capilla de Marmol (chapelle de marbre) sur le Lago General Carrera. Quand on se trouve à l’intérieur des grottes, on apprécie les dessins formés sur le marbre. Dans certaines on se demande si on ne va pas recevoir la montagne sur la tête quand on voit la minceur des piliers sur lesquels elle repose. Ce jour là, un miracle s’est produit : pendant les deux heures de visite nous n’avons pas eu une goutte de pluie.

 

Lassés des conditions météorologiques, plus qu’humides, nous décidons de quitter la carretera austral, à Puerto Cisnes, pour embarquer vers Chiloé. Une île qui est connue pour ses coquillages et ses élevages de saumons. Nous débarquons à Quellon et allons nous positionner sur le début de la route Panaméricaine pour le bivouac du soir. Allez savoir pourquoi le départ se fait d’une île, nous apprenons que nous sommes à plus de 21000 kilomètres de l’Alaska, notre destination finale aux Amériques.

 

 

Notre visite de Chiloé se fera en parcourant la route des églises en bois dont plusieurs sont classées au patrimoine mondial de l’Unesco. Tous les guides vous racontent qu’on ne peut pas quitter l’île sans gouter la spécialité locale, le curanto. Nous avons failli mourir étouffés en ingurgitant cette montagne de moules géantes, de coquillages, de poulet, de cochon fumé, de saucisses et de pommes de terre. Si vous passez par là, commandez-en, en hiver de préférence, un pour quatre et non pas comme nous l’avons fait, un par personne.

 

Nous n’avons pas mangé de saumon d’élevage qui participe à un désastre écologique dans les principales criques de Chiloé. Comme le saumon norvégien il est traité avec des antibiotiques et nourrit avec nous ne savons quoi. Le résultat est néfaste pour la santé.

 

Sur la route des églises nous avons fait un écart pour un bivouac à Aucar où se trouve une petite île entourée d’une zone humide protégée. Quelle a été notre surprise lorsque nous avons aperçu le bec en ciseaux, un oiseau qui niche dans le Pantanal, au Brésil.

 

 

 

 

 

 

 

Nous finirons notre visite de Chiloé par le Monumento Nacional Islotes de Punihuil, au nord ouest de l’île. Nous avons pu y apercevoir les manchots de Humbolt qui sont aujourd’hui en voie d’extinction. Il partage son territoire avec le manchot de Magellan. Il se distingue de ce dernier par un ventre gris-marron au lieu de blanc. Un autre oiseau remarquable est le cormoran gris qui avec ses pattes rouges se différencie des autres cormorans.

Parcours réalisé du 26 décembre 2016 au 14 janvier 2017

et bonne année à tous nos lecteurs!