De la Bande de Caprivi en Namibie à la traversée de la Zambie

La bande de Caprivi, située au nord-est de la Namibie, est une région où la faune est très présente et où certaines parties ressemblent à un petit Okavango. Nous établissons notre camp dans le lodge dénommé Shametu, situé au bord de la rivière Okavango. C’est ici que nous visiterons les parcs de Mohembo et de Buffalo, parties intégrantes du Parc National de Bwabwata. Dans ces deux parcs il est facile de rencontrer deux antilopes mythiques : les antilopes rouanne et l’hippotrague noir, réputées pour être rares, et c’est également dans Mohembo que nous avons pu assister à une scène touchante, une maman girafe a présenté son petit au groupe. 

Présentation du nouveau-né

Après l’arrivée de nos amis voyageurs, Murielle et Marc, nous visitons un petit village où une dame d’un certain âge nous a préparé une mixture traditionnelle. A notre grand étonnement c’est excellent. 

Malgré l’aspect c’est bon !

Le lendemain nous prenons la route en direction de la rivière Kwando qui se prolonge au Botswana pour porter le nom de Chobe. Pour apprécier cette zone humide il faut prendre un petit bateau et parcourir les lits de la rivière. On se retrouve dans un petit Okavango où les oiseaux sont nombreux ainsi que les mammifères. En fin d’après-midi nous faisons une rencontre inoubliable 18 hippotragues noir viennent s’abreuver dans les eaux de la rivière Kwando. Cette rencontre très rare et plutôt exceptionnelle restera gravée dans notre mémoire de voyageurs.

Ambiance hippotrague noir dans la rivière Kwando

En revenant au camp de Mukolo un hippopotame n’apprécie pas de partager son territoire. Il se rue sur l’arrière de notre embarcation. Habitués à leur contact nous ne sommes pas particulièrement effrayés. Cependant notre pilote nous explique que son patron avait emmené des allemands et des américains pour parcourir la zone et au même endroit où nous passons un hippo a attaqué et renversé une embarcation similaire à la notre. Tous les occupants se sont retrouvés à l’eau et heureusement l’hippo n’a pas donné suite. C’est grâce à un téléphone portable, non immergé, qu’ils ont pu être ramenés sur les berges par un voisin disposant d’un bateau. Dorénavant nous prendrons au sérieux les menaces « hippopotamesques » !!!

Martin-pêcheur pie

Par la suite nous avons l’intention avec nos amis d’établir un camp dans la réserve de Mudumu à l’emplacement numéro 3, particulièrement bien placé, au bord de la rivière Kwando. Cependant nous passons notre chemin, d’une part parce que le numero 3 est occupé et d’autre part nous ne voyons aucune présence animale pendant la traversée de la réserve. Nous avons parcouru cette zone en octobre 2019, la faune était présente en grand nombre et dans tous les recoins. Nous y avons également côtoyé des lycaons qui chassaient dans la région. Nous sommes déçus mais les animaux sauvages sont libres et ils se déplacent en fonction des saisons. 

Les bandits masqués

Pour nous rendre en Zambie on doit passer un test covid. C’est à Katima Mulilo que nous nous rendons à l’hôpital dès 8h du matin. Après des formalités sans fin une spécialiste embroche le nez de Jacques à l’aide de son bâtonnet qu’elle tient comme un javelot. Elle prolonge cette comédie burlesque sur Murielle, Marc et Christine et les suivants. Certains patients ressortent de la tente à moitié sonnés. Trois heures après notre arrivée un spécialiste des tests vient chercher les échantillons ainsi que notre paiement. Il nous promet de donner les certificats dans l’après-midi. La lenteur de l’opération est compensée par la vitesse des résultats. Munis de notre laissez-passer covid nous entrons au Botswana où un nouveau test rapide est réalisé à la frontière. Pour voyager en cette période de pandémie il faut s’attendre à se faire triturer le nez pour chaque passage de frontière. Cet inconvénient est compensé par une fréquentation touristique très discrète même sur les sites les plus réputés, tant mieux pour nous… 

Christine et les éléphants

Avant de passer à Livingstone, en Zambie, nous prenons le temps d’aller en bateau vers la zone herbeuse dans la rivière Chobe. C’est un endroit magique où les éléphants viennent pâturer en grand nombre. Des troupeaux de buffles sont également présents sur les îles avoisinantes. C’est un spectacle à ne pas manquer. Le passage de la frontière Botswana/Zambie se fait par un immeuble commun tout neuf. Malgré la complexité des démarches le passage est aisé. Les différents intervenants nous facilitent le travail. 

Eléphant dans la rivière Chobe

La Zambie est un pays que nous avons connu il y a plus d’une décennie. Pour nous à cette époque les deux spots que nous avons particulièrement appréciés étaient les parcs de North and South Luangwa et la zone de Bengwelu.  Nous nous sommes retrouvés au milieu d’un millier de buffles qui migraient du nord au sud de la Luangwa. La zone marécageuse de Bengwelu est réputée pour l’observation du bec-en-sabot du Nil, un oiseau mythique, ainsi que des milliers de black lechwe. Nos bons souvenirs sont estompés aujourd’hui par la corruption des policiers qui cherchent coûte que coûte à nous soutirer de l’argent, ce qui n’était pas le cas lors de notre premier séjour. Notre première destination est le Lac Kariba que nous avons connu du côté Zimbabwe. Hormis quelques pêcheurs qui finissent de racler les fonds du lac de barrage il n’y a pas grand chose à voir. 

Pêcheur du lac Kariba

Village zambien

La traversée de la Zambie pour se rendre en Tanzanie est une succession de petits villages et de routes fréquentées par une multitude d’habitants qui nous fait penser que le recensement de la population estimée à environ 18 millions, est loin de la réalité. 

Lac Bengwelu en Zambie

Nous passons par le lac de Bengwelu qui se trouve situé à l’opposé de la zone marécageuse. A notre grande surprise, par rapport à l’autre côté difficile d’accès, ici rien à signaler. C’est un lac quelconque fréquenté par les pêcheurs.

Nous continuons cahin-caha vers la Tanzanie et nous rejoignons la route T2 à quelques kilomètres du passage de la frontière. Cette voie empruntée par de nombreux camions est une succession de trous et de bosses encombrée de toutes sortes de véhicules. C’est une des plus mauvaises frontières que nous avons franchies en Afrique et dans le monde !!! Pour faciliter les opérations nous prenons un « facilitateur » qui nous conduit dans les démarches compliquées. Bien entendu nous subissons un test covid rapide avec paiement à la clé ce qui nous fait penser aujourd’hui que c’est une bonne aubaine pour les industriels du médicament ainsi que les opérateurs qui encaissent des sommes non négligeables. De là nous nous allons sur le lac Tanganyika pour rejoindre le parc national de Gombe Stream réputé par ses chimpanzés et leur ambassadrice mondiale Jane Goodall. 

Tous les clichés sont pris avec GFX100, GFX50 R, XT3, XPRO2 de Fujifilm