Un tour au Kenya

Après notre passage de frontière rocambolesque entre la Tanzanie et le Kenya nous nous dirigeons vers le parc national d’Amboseli. La piste qui nous y conduit est relativement bonne. Par chance, due hélas au covid, le prix de l’entrée est pratiquement divisé par deux. L’intérêt du parc d’Amboseli est lié à un immense marais qui couvre une grande surface de la partie centrale et les éléphants y viennent nombreux pour se délecter des herbes grasses qui y poussent. Comme toute zone humide de nombreux oiseaux de passage ou résidents y ont élu domicile.

Ambiance pélican

Dans certains secteurs flamants, hérons gris, crabiers, garde-bœufs, grande aigrette, petite aigrette et pélicans s’y retrouvent à profusion. Le marais augmente sa taille petit à petit ce qui fait que le lodge Amboseli Serena est actuellement inondé, au grand plaisir de la faune qui en a fait sa résidence secondaire. Parmi les éléphants on trouve de nombreux « tuskers » qui exhibent des défenses démesurées, comme on a pu le voir dans le parc Kruger en Afrique du Sud.

Village aux éléphants

Nous quittons ce parc remarquable sans avoir eu en toile de fond le Kilimandjaro qui est un grand classique pour les photographes. La remontée vers Nairobi est la route à éviter à tout prix. Les camions sont omniprésents et les dépassements se font au petit bonheur la chance. De plus des travaux conséquents rendent les trente derniers kilomètres impraticables. Une vrai galère qui nous a pris plusieurs heures avant d’arriver à notre havre de paix que représente le camping Jungle Junction situé dans une zone résidentielle et calme de la ville.

Envol

Après un arrêt technique dans la capitale nous nous dirigeons vers le lac Bogoria réputé pour contenir la plus grande concentration au monde de flamants. Une fois engagés sur la piste qui mène au lac nous nous demandons si nous avons pris le bon chemin. Nous circulons au milieu des champs de sisal, des troupeaux d’ovins et de bovins. Nous sommes enfin rassurés car un villageois nous confirme que c’est la seule et bonne voie. Après moult détours nous atteignons le bivouac de la nuit qui est un camping très basique et non fréquenté depuis le covid. Vu l’état des infrastructures, la toilette se fait rapidement autour du camper avec un gant. N’ayant pas fait de stock de nourriture nous commandons un poulet au gardien du camp. Immédiatement notre hôte part à la course au village voisin pour saisir et occire un poulet de type bicyclette. Le soir nous dégustons la vieille carne avec Marc et Murielle au risque d’y perdre notre dentier.

Pêche herbeuse

Le lendemain nous nous rendons aux sources chaudes du lac Bogoria. Notre première surprise est la rencontre avec des groupes de flamants errants au milieu des arbres inondés. En effet, due aux fortes pluies de ces dernières années, l’eau a envahi les berges. La population de flamants évaluée à un million, il y a environ une décennie, a été divisée par trois ou quatre suivant les dernières estimations. Les eaux riches en aliments on été diluées par l’eau de pluie et la nourriture s’est appauvrie. Nous arrivons sur le site des sources chaudes où Jacques a été surpris de leur disparition. Il a connu ce site impressionnant où l’eau en ébullition sortait de la terre à travers des crevasses et petits cratères sulfureux. Le site est immergé et quelques bulles apparaissent à la surface. C’est ici que la centration des flamants reste la plus importante.

Flamants du lac Bogoria

L’arrivée sur le lac Baringo, situé plus au nord, est surprenante. Les eaux ont envahi lodge, camping, l’hôpital, une école etc.. Notre balade sur le lac commence en zigzaguant au milieu des arbres et des bâtiments inondés. L’île principale est habitée par des Maasaï qui pratiquent la pêche artisanale sur des bateaux en balsa.

Pêcheur Maasaï du lac Baringo

Pendant notre visite, un Maasaï qui nous sert de guide, propose à Jacques de visiter un « tomato mont », enfin c’est ce qu’il a compris !! La découverte de ce lieu extraordinaire est en fait une termitière que nous avons rencontrée des centaines de fois en Afrique. Comme quoi un accent bizarre peut nous conduire sur un lieu commun !!!

Avant de rejoindre le célèbre Masai Mara nous faisons un stop au lac salé Elementeita. Là encore quelques flamants et autres oiseaux d’eau batifolent dans des eaux peu profondes.

Avocette

En arrivant à notre camp de base Mara Explorers, près de la porte Sekeneni, à l’est, nous croisons une multitude de voitures de safari ce qui nous fait penser qu’ici il n’y a pas de restrictions pour le Covid. Le but de notre visite dans le Mara est la migration des gnous qui quittent le Serengeti, en Tanzanie, pour rejoindre la réserve nationale. Après avoir passé deux jours dans l’expectative et échangé avec l’équipe de Meltingpot Safaris, nous décidons de rejoindre le bush camp de nos amis Simon Chebon et Tony Crocetta situé dans la partie nord-ouest. Au lever du jour on entame la traversée du parc en suivant le plus possible la rivière Sand qui est un passage obligé pour les gnous. Par rapport à la rivière Mara, la rivière Sand comme l’indique son nom, est sableuse et avec très peu d’eau ; c’est aussi un bon indicateur pour suivre l’état d’avancement de la grande migration.

Arrivée des gnous sur Sand River dans le Mara

Le bush camp est situé à quelques kilomètres de la porte de Musiara où la densité de touristes est moins nombreuse, ce qui pour nous est un plus. C’est Simon Chebon qui est notre guide pendant quelques jours. Nous quittons le bush camp aux premières lumières du jour pour revenir à la tombée de la nuit. Habitué aux pistes scabreuses nous constatons que Simon est un conducteur hors pair pour franchir les différents obstacles avant d’arriver sur les sites de « crossing ». C’est au bout du troisième jour que les gnous se décident à traverser la rivière Mara. Le spectacle est fabuleux mais malheureusement interrompu par une densité de voitures incroyable (une centaine) qui ont obstrué le passage.

Traversée de la Mara

Fin septembre et début octobre 2013 nous avons assisté à la migration de retour vers le Serengeti. Nous étions sur un site qui ne pouvait contenir pas plus de quatre voitures et cerise sur le gâteau nous étions aux premières loges. Le spectacle était dantesque. Une horde de plusieurs milliers de gnous, de zèbres et d’antilopes se sont agglutinés au bord de la rivière où les attendaient des crocodiles. Pris dans la folie du départ cette masse grouillante à quatre pattes s’est ruée sur l’autre rive où dans un premier temps ils se sont retrouvés face à un mur infranchissable. Pour se rendre compte de l’intensité de ce flux migratoire nous proposons à nos lecteurs de se rendre sur notre chaîne YouTube « jackandchris-inthewild » d’ici la fin de l’année 2021. Cette chaîne sera mise à jour avec nos périples américains et africains.

Discrétion

Au bout de quelques jours nous quittons le camp de Meltingpot Safaris pour rejoindre la capitale. Après avoir réalisé l’obstruction du passage entre la cabine et le « sac à dos » nous repartons vers Amboseli où nous serons rejoints par nos deux amis Simon et Tony qui viendront à la recherche d’un serval noir. Dans notre première matinée d’exploration nous avons pu participer à un spectacle insolite : le serval n’est pas noir, il se dirige en diagonal vers notre destination dans un milieu ouvert … Subitement une gazelle de Thomson le pourchasse à coups de cornes pointues.

Serval et Gazelle

Le parc d’Amboseli est un de nos coups de cœur en Afrique de l’Est. Il est unique pour ses éléphants, ses oiseaux et son marais ainsi que pour la vue sur le mythique Kilimandjaro.

Tusker

Nous rejoignons le parc de Tsavo Ouest où nous établissons notre camp à l’intérieur. La faune est difficilement observable vu la densité du bush, mais les paysages sont de toute beauté. Le champ de lave que nous traversons pour atteindre le camp est insolite. Il nous permet d’assister à une vision unique de trois oréotragues gambadant sur la lave. C’est un des seuls animaux capable de réaliser cet exploit.

Oréotrague sur la lave

Le lendemain matin nous partons avant le lever du jour pour traverser le parc et presque immédiatement un groupe d’éléphants rouges (due à la couleur de la latérite ) nous bloque le passage. Lassés par leur entêtement nous nous faufilons sur la piste en accélérant au maximum. Un des jeunes mâles du groupe nous charge. Ouf nous arrivons à passer !!! Le parc de Tsavo Ouest nous a permis de constater que les dik-diks sont omniprésents. Nous en apercevons une centaine avant la porte de sortie disséminés le long de la piste. Pour nous Tsavo Ouest est le parc des dik-diks et des oréotragues sur la lave.

Dik dik

Ayant parcouru l’Afrique dans tous les sens nous décidons de quitter le Kenya via Mombasa. Pour ce faire nous rejoignons un camp au bord de l’océan indien où nous nous installons sur la plage. C’est de ce camp que nous organisons l’envoi de notre Toy à partir du port de Mombasa vers la France. Notre dernier séjour africain est agrémenté par de longues promenades le long de la plage de sable blanc bordée de cocotiers, de baignades ainsi que de dégustations de crustacés, de poissons et de fruits locaux. Tous les jours nous avons droit à notre eau de coco frais à même la noix.

Bivouac au bord de l’Océan Indien

Pour conclure cet épisode africain, vive le farniente !!!!

Tous les clichés sont pris avec GFX100, GFX50 R, XT3, XPRO2 de Fujifilm