Après notre court passage à Saint Pierre et Miquelon nous établissons pour la nuit notre bivouac à Clarenville, face à la mer. Depuis notre vaste salle à manger-cuisine de 2 m2 nous profitons, une fois de plus, d’un coucher de soleil somptueux. Le lendemain matin aux aurores direction vers le Parc National de Terra Nova. Celui-ci laisse découvrir des paysages variés avec des vues à 360° dans les monts les plus élevés. Le sentier de Southwest Arm Bras nous donne l’occasion de faire une rencontre fort sympathique au coucher du soleil : papa, maman castor accompagné de leurs trois rejetons. Le peu de lumière ne rend pas la photo aisée, cependant on monte les ISO sur nos boitiers Fujifilm.
Nous nous rendons au village de Greenspond, dont est originaire un ranger. Ce petit bijou lové au pied d’une colline couverte de toundra est situé face à la mer au nord-est de Terre-Neuve. Ici la pêche est artisanale et se fait au moyen de petites embarcations autour des nombreuses îles, à quelques miles. Nous interrogeons une famille de pêcheurs qui revient juste de rentrer de la pêche sur l’éventualité de pouvoir acheter du poisson. Il nous propose de la morue fraîche pour l’équivalent de 1.75 euros la livre. Nous achetons trois kilos de ce merveilleux poisson qui n’a pas du tout le même goût que celui que l’on trouve en France sous la dénomination de cabillaud. On s’en gavera pendant plusieurs jours, au petit déjeuner, à midi, à quatre heures et le soir, sans interruption !!!!!
Au sud du Parc National Gros Morne, la petite commune de Trout River offre de belles randonnées. Notamment celle de la partie nord de la baie qui permet de longer les falaises jusqu’à un cap où l’on domine le paysage ponctué par les maisons de pêcheurs. Le phare de Lobster Cove était habité pendant de quelques décennies par une famille nombreuse chargée de son bon fonctionnement. Quand on visite cet endroit, l’exiguïté des pièces nous laisse imaginer ce que devait être le confort dans les années 1900…. Après une nuit, accompagnés par l’éclat répétitif du phare, nous quittons le Parc National Gros Morne pour le Parc Provincial Arches.
Le coucher du soleil à travers les structures sculptées par la mer permet de mettre en relief une plage de gros cailloux. Comme tout autour de Terre-Neuve la mer est remarquablement claire mais habitués aux mers tropicales nous ne sommes pas prêts à tremper le moindre petit orteil.
Le village de Quirpon est un tout petit hameau de 72 habitants, situé au plus à l’est de Terre-Neuve. C’est là qu’habite un des ranger du parc de Gros Morne qui nous a invités à partager un café accompagné de quelques framboises de son jardin.
A quelques kilomètres, l’Anse-aux-Meadows, est un lieu hautement touristique. Pendant une dizaine d’année quelques groupes de vikings y ont établi un camp à la fin du premier millénaire.
Sur la route de Saint- Barbe qui permet de traverser le golf de St Laurent vers le Labrador se trouve le site des Thrombolites ou rochers vivants, à Flower’s Cove. Ce sont des structures microbiennes en danger d’extinction. Les micro-organismes de renforcement ressemblent aux premières formes de vie sur terre. Ces organismes ont été la seule forme de vie connue il y a un milliard à 650 millions d’années. Ces structures rares se retrouvent aussi à Shark Bay dans l’ouest de l’Australie.
Nous quittons l’île de Terre-Neuve pour atteindre le village de Blanc Sablon situé dans la partie québécoise de la grande route qui fait la traversée d’est en ouest du Labrador. La plupart des touristes ne font qu’une petite incursion à Red Bay, site touristique qui relate la vie des pêcheurs basques venus chasser la baleine au 16ème siecle. En ce qui nous concerne nous avons d’abord pris la partie québecoise qui amène vers Vieux Fort à 70 km, pour ensuite continuer sur la grande route du Labrador.
Sur les 1700 km de Blanc Sablon à Baie Comeau en passant par Happy Valley-Goose Bay on ne rencontre pratiquement personne. De plus le signal des téléphones portables ne passant pas, il est conseillé d’emprunter un téléphone satellite. On a l’impression d’être au milieu de nulle part et c’est ce qui fait le charme de cet endroit. Cette partie nous laisse un des meilleurs souvenirs, la rencontre avec deux jeunes loups qui regardaient intriguer passer notre maison roulante. Ces animaux craintifs ne sont restés à découvert que quelques instants. Nous avons pu estimer qu’ils appartenaient à une meute conséquente au vue des multiples mouvements qu’ils provoquaient dans les bosquets de la forêt boréale. La photo que Jacques a pu prendre à la volée a été réalisée avec le GFX au 250 mm (équivalent 200 mm en 24×36). L’appareil n’était absolument pas réglé pour ce type de cliché mais qu’a cela ne tienne quand on est photographe on doit se sortir de toutes les situations.
Les quelques villes situées sur cette longue route ne présentent pas de charme particulier. Mais par contre la station électrique de Churchill Falls mérite le détour. C’est une des plus grandes usines électriques souterraines au monde. Avant d’arriver à Labrador City on sait qu’on est sur une des routes les plus au nord du Canada, aujourd’hui, 15 septembre il y a de la neige partout et la glace ne va pas tarder..
On revient au Quebec quelques kilomètres après Labrador City. C’est à Baie Comeau qu’on embarque sur le bateau qui quitte le quai aussitôt. La traversée jusqu’à Matane dure un peu plus de deux heures. Cette ville de Gaspésie, située dans la baie du Saint Laurent nous donne l’occasion d’écouter l’accent sympathique des québécois qui continuent à parler le français et qui le défendent mieux que nous. La réserve faunique de Matane nous permet de rencontrer nos premiers ours noirs. Les rangers ont établi un affût au fin fond de la réserve. Que du bonheur!
Toutes les photos sont prises avec les boitiers Fufifilm Xpro2, XT2, GFX50S et respectivement les optiques 10-24mm, 100-400mm, 250mm.
Pour obtenir une profondeur de champ suffisante on est obligé, en photo de paysage, de fermer le diaphragme du boitier moyen format GFX50S. Plus le capteur est grand plus la profondeur de champ diminue.