De Swakopmund à Etosha en Namibie

Nous quittons Swakopmund avec un pincement au cœur. C’est dans cette ville que nous avons fait de belles rencontres et où notre Toy a récupéré son nouveau sac à dos. C’est aussi ici que nous avons mangé les meilleurs poissons, cabillaud et calamars, chez la femme d’un pêcheur qui a su nous régaler. 

Avant de rejoindre le Parc National d’Etosha nous faisons un stop dans une ferme qui depuis l’épisode Covid ne voit plus grand monde. Le fermier, officier de police ainsi que sa femme, nous a servi un dîner concocté à partir des produits de la ferme. Nos hôtes, d’une très grande gentillesse, arrivent à survivre au Covid grâce à leur métier et non aux ressources qui proviennent de la ferme ou de leur lodge. 

Entre chien et loup

Nous arrivons enfin à Etosha. Ce parc, maintes fois visité, est remarquable par son Pan. De plus en cette période les animaux sont à nouveau visibles aux alentours des trous d’eau. Bien que le coronavirus sévit un peu partout dans le monde de nombreux sud-africains fréquentent le parc et quelques touristes, surtout allemands, reviennent à nouveau.

Réflexion du soir

Malgré tout les campings ni les bungalows ne sont pas plein, pas besoin de réserver. Nous entrons par la porte Anderson, au sud d’Okaukuejo. Ce site est de renommée mondiale pour son trou d’eau qui est actif de jour comme de nuit. C’est le meilleur endroit pour observer des rhinocéros noir qui viennent y boire la nuit sous les feux de la rampe. Les noctambules peuvent assister à ce spectacle unique. Certains visiteurs y restent toute la nuit.     

Jacques, né sous le signe du lion le 10 août, journée mondiale de ce félin, part dès le lendemain à l’aube à sa recherche malgré qu’il ait déjà réalisé des milliers de photos de cet animal majestueux. Il souhaite encore et encore le photographier….

Jeune lion mâle

C’est avec mes nouvelles jumelles que je vais le seconder dans cette recherche. En explorant systématiquement les trous aux alentours c’est dans celui de Aus que nous découvrons deux lionnes avec cinq jeunes d’environ 4 mois. Les mamans se reposent sous le soleil du matin pendant que leurs petits garnements, chahutent, se chamaillent et montent sur le mur pour explorer les infrastructures du trou d’eau. Après un long moment passé ensemble nous décidons de revenir au camping par la piste qui rejoint celle qui longe le Pan.

Jeux de jeunes lions

Au bout de quelques kilomètres nous croisons une troupe d’éléphants qui occupent toute la piste. A deux cents mètres devant nous une voiture venant dans l’autre sens se met à reculer. En effet certains groupes, constitués de jeunes ainsi que de tout-petits accompagnés de leurs mamans, peuvent être très agressifs et endommager les véhicules, c’est ce que nous avions découvert il y a quelques années dans le parc Kruger, à Letaba. Cependant ces pachydermes semblent paisibles et lassé d’attendre, Jacques embraye doucement et passe à côté de quelques jeunes, légèrement excités mais rien de grave. En principe notre matinée de safari se termine vers dix heures. Après cette heure la lumière est trop dure pour prendre des photos. C’est ainsi que nous pouvons profiter du camp, de la piscine et de son trou d’eau. Le safari de l’après-midi débute pour nous vers 16h jusqu’à la fermeture des portes qui est à 18h30. Malheureusement c’est toujours dans des lumières extraordinaires qu’on trouve des sujets à photographier et qu’il faut rentrer à toute vitesse vers notre camp. 

La trompe au repos

C’est en revenant de notre safari du lendemain matin que nous rencontrons Isabelle et Emmanuel, deux voyageurs au long cours, passionnés de faune et de voyages. Nous conseillons à tous nos lecteurs d’aller visiter leur chaîne You Tube « A Notre Tour » et leur blog anotretour.com. Dès l’après-midi nous nous dirigeons vers Onkondeka, un trou d’eau situé en bordure du Pan, où nous avons observé quelques années auparavant des groupes de lions. A environ 4 kilomètres avant le trou d’eau nous prenons une petite piste sur la gauche à côté de laquelle des zèbres s’agitent dans tous les sens, pourchassés par des félins. Au bout de quelques centaines de mètres Jacques remarque qu’une lionne poursuit un jeune zèbre et il se positionne, arrête le moteur, ouvre la fenêtre. Fait extraordinaire la chasse a lieu sous nos yeux. Le jeune zèbre, paniqué, n’a aucune chance.

Dispute de lions

Les trois lions mâles et les deux autres femelles arrivent. Comme d’habitude le roi de la troupe décide que c’est lui le prioritaire et chasse violemment tous les autres à l’exception de la femelle qui a attrapé le zèbre et de son jeune frère. La proie est trop petite pour nourrir tout le monde. Le lendemain matin avec Isa et Manu nous décidons de repasser dans le même secteur sachant que les lions restent la plupart du temps dans la même zone où ils ont saisi leur proie. Dans une lumière matinale d’enfer nous avons pris quelques photos avant que les femelles, non rassasiées, ne décident de repartir à la chasse. 

Fait gaffe je te bouffe

Nous prenons la direction du camp Olifantsrus en passant par le trou d’eau de M’Bari. C’est dans ce secteur que nous avons toujours eu l’occasion d’observer les grands troupeaux d’animaux qui viennent étancher leur soif. On assiste à des aller-retour permanent de toutes les espèces présentent dans Etosha. 

La fuite

C’est en revenant d’Olifantsrus vers Okaukuejo que nous rencontrons d’autres voyageurs au long cours, Audrey, Sylvain et leurs deux enfants, Anaïs et Victor, qui voyagent dans un véhicule Overlander original constitué d’un porteur Mercedes et d’une Tiny House (maison en bois, fixée sur le châssis). L’ensemble ne manque pas de charme et attire nombre de curieux.

Pour découvrir ces voyageurs nous conseillons de les suivre sur leur blog : lesmollalpagas-encavale.com. Le soir même nous nous sommes tous retrouvés au trou d’Okaukuejo pour prendre un « apéritif animalier ». Nous avons continué notre périple en se suivant ou en se croisant dans le parc. Ces rencontres sont malheureusement trop brèves mais nous laisseront des souvenirs ancrés dans notre mémoire de globe-trotter. 

Rollier en vol

Nous finissons notre séjour avec notre ami photographe professionnel, Tony, et son épouse Eve, de nationalité sud-africaine. Nous avions rencontré Tony dans le Kalahari il y a une dizaine d’années et comme nous il est passionné de photos animalières. Nous sommes toujours restés en contact. Nos retrouvailles se sont faites autour de repas festifs. Nous avions tant de choses à nous raconter depuis de nombreuses années… 

Impala bondissant

C’est avec une grande nostalgie que nous quittons le parc pour la bande de Caprivi où nous retrouverons nos amis Murielle et Marc pour rejoindre la Zambie. 

Une petite anecdote : quelques kilomètres avant Rundu, la police nous arrête pour contrôler nos papiers et manifestement cherche une raison pour nous mettre une amende. Les papiers étant en règle, le policier fait le tour du véhicule et demande à Jacques, le conducteur, de sortir. Il signale qu’à l’arrière il manque le F pour signaler le pays d’origine. En conséquence il annonce qu’il va nous mettre une amende de 500 dollars namibien. Jacques refuse de se faire avoir et propose au policier de l’accompagner à Rundu pour téléphoner aux douanes qui sont supposées avoir vérifier la conformité du véhicule en arrivant à Walvis Bay. Il dit qu’il ne peut pas quitter son poste et nous demande de laisser le véhicule et d’aller faire la démarche. Jacques alors sort les derniers arguments : la plaque d’immatriculation à l’avant et à l’arrière possède un F en-dessous du symbole de l’Europe. De plus, il est interdit de mettre un autocollant F sous peine d’amende car il peut y avoir confusion. C’est un argument fallacieux qui contente notre policier. Pendant nos divers périples nous nous sommes fait contrôler de nombreuses fois et n’étant pas nés de la dernière pluie, nous avons toujours échapper à la sanction.

Tous les clichés sont pris avec GFX100, GFX50 R, XT3, XPRO2 de Fujifilm