De Mindo en Equateur à Halifax au Canada

Desert de la Tatacoa
Marché d’Otavalo

Après les trombes d’eau qui se sont déversées sur notre tête à Mindo, nous nous dirigeons vers la ville d’Otavalo, réputée pour son marché typique. Il est considéré comme un des plus beaux en Equateur. Notre véhicule est garé sur la place du marché. Nous explorons le quartier et là une surprise nous attend : tous les stands et petites boutiques qui bordent la place sont en ruine et la plupart ont disparu. Un habitant du quartier nous explique que le marché vient juste d’être déplacé dans un bâtiment tout neuf, à quelques centaines de mètres de là. Nous pénétrons dans un grand édifice où nous découvrons un marché aseptisé, standard, qui a perdu tout son charme. Quelques boutiques et habitants habillés de manière traditionnelle rehaussent un peu l’ambiance du site. Nous posons nos pénates pendant deux nuits au camping Finca Sommerwind, à Ibarra. On peut ainsi explorer la région et notamment aller admirer les œuvres du célèbre sculpteur sur bois équatorien, Luis Potosi.

 

Dans les rues d’Otavalo

 

Direction la frontière colombienne ou comment poireauter pendant des heures à cause d’une photocopie de carte grise. Nous avons, depuis le début de notre voyage en Amérique du Sud, passé et trépassé des frontières dans tous les sens avec seulement une photocopie couleur plastifiée, une face. Le douanier nous demande l’original. Nous répondons que c’est comme un original, il conteste, non ce n’est pas un original( bon il n’a pas tort). De nouveau nous lui disons que nous avons passé toutes les frontières en Amérique du Sud avec ce seul document. Sa réponse : mais ce n’est pas possible en Colombie. En fait nous nous sommes aperçus au Pérou qu’on avait perdu notre carte grise. Nous avons essayé d’en obtenir une nouvelle sur le site officiel français mais nous avons été bloqué car le véhicule venait de passer sa quatrième année. On a appris que la carte grise ne pourra être délivrée que quand le contrôle technique sera passé en France. Oui mais comment fait-on quand on est au bout du monde ?? Tant bien que mal nous avons obtenu un titre de propriété et c’est ce document, après moult discutions, que nous avons remis au douanier qui était enfin satisfait d’avoir un nouveau papier à exposer à son chef. Ils se sont isolés, ont téléphoné, ont fait des réunions avec beaucoup de blablabla et enfin au bout de deux heures, le douanier revient le sourire aux lèvres en nous donnant le sésame pour entrer en Colombie. Ouf!!!! Aussitôt la frontière passée nous avons fêté l’évènement dans un restaurant typique.

 

 

San Augustin

Notre première halte touristique est San Augustin. Ce site très connu et très visité vaut le détour pour ses sculptures tombales, originales. Les statues funéraires sculptées dans la roche volcanique sont un hommage aux défunts. Elles s’éparpillent sur une dizaine de sites. Découvertes au milieu du 18ème siècle, elles sont une représentation symbolique, réalisées par une ethnie qui a disparu bien avant l’arrivée des conquistadors espagnols.

 

 

 

 

 

Désert de la Tatacoa

 

Nous quittons ce site grandiose pour une destination aride : le désert de la Tatacoa. Des monticules rouges et des canyons de la même couleur sillonnent le paysage à l’entrée du désert. Cette région nous rappelle les Bardenas, au nord de l’Espagne. Après avoir fait le tour de cette zone aride avec notre 4/4 casa rodante, nous établissons notre campement près de l’observatoire du ciel. Christine et d’autres voyageurs sont allés observer les différentes constellations dont Capella et Cirius.

 

 

Canari

Le lendemain pour découvrir l’avifaune remarquable, nous prenons un guide qui nous accompagne toute la journée avec son tuk-tuk, poussif et pétaradant. Il nous permet d’accéder dans le plus petits chemins de la Tatacoa. Le départ se fait à 4h du matin dans le noir absolu. Les moindres bosses nous projettent sur le haut de la capote et Jacques avec son poignet qui a du mal à se remettre, a l’impression de faire du rodéo, en se tenant d’une seule main. A la lueur du phare scintillant nous rencontrons un couple de chouettes des terriers et quelques lièvres qui détallent à grandes enjambées. C’est au lever du jour que le chant des oiseaux se fait entendre et notamment celui des canaris. Nous finissons notre tour par la découverte d’une mare où maman canard ballade ses 25 petits protégés. Le soir nous soignons notre mal aux fesses au moyen d’un pisco péruvien partagé avec nos compagnons de bivouacs.

 

Maman ballade ses petits canetons

 

Pélicans à l’attaque

Comme à notre habitude le départ se fait aux aurores en direction du nord. Un premier stop obligatoire à Armenia, dû à un problème de surchauffe de freins après une très longue descente de plusieurs kilomètres dans la région du café. Le lendemain nous continuons notre remontée et nous nous arrêtons dans un endroit idyllique à Dorada dans un hôtel avec piscine qui accepte les overlanders. Pour arriver à notre destination finale à Carthagène, Colombie, nous avons mis deux jours pleins. Cette rapide remontée est dû au fait que nous avons déjà visité le pays trois ans auparavant et notamment un des sites les plus remarquables : la rivière aux 5 couleurs, aussi appelée la plus belle rivière du monde, Cano Cristales, dans le département de Meta. L’Amazonie Colombienne, que l’on peut visiter à partir de Leticia, vaut aussi le détour.

 

Nous profitons de Carthagène et de ses environs grâce à nos amis colombiens, Gloria et Juan, que nous avons rencontrés lors de notre précédent voyage. La cité ancienne de Carthagène, inclut dans les remparts, est une des plus belles villes d’Amérique du Sud avec un parfum hispanisant. Malgré la fréquentation touristique en hausse, elle mérite une halte de plusieurs jours.

 

Péruches amoureuses

 

Jacques continue de souffrir de son poignet et comme il sucre de plus en plus les fraises, notre projet original est modifié. Nous n’irons plus de Colombie au Panama pour atteindre l’Amérique du Nord. Nous ferons un détour par la France. Un transitaire situé à quelques pas de l’hôtel s’occupera de l’envoi de notre véhicule vers le port du Havre.

Robot Bioman Jack

 

Après avoir consulté plusieurs spécialistes en France, le verdict est tombé : la réparation au Pérou au moyen de broches, de tiges, de vis, de fixateur externe etc.. a été correctement faite mais Jacques souffre d’une algodystrophie. Son poignet est resté trop longtemps immobilisé avant l’opération chirurgicale. Après quelques mois de kiné, de repas avec la famille et les amis, de bricolage sur le véhicule que nous avons récupéré fracturé au Havre, nous voilà repartis à Halifax, au Canada, via Anvers.

La traversée de l’Atlantique avec la même société prend trois fois moins de temps que celle effectuée pour Montevideo, en Uruguay. Le bateau, très récent, possède des cabines confortables ainsi qu’une salle de sport qui nous permet de minimiser la prise de kilos que nous accumulons au rythme de copieux repas.

Petite anecdote : la carte grise, que nous avons cherchée dans tous les recoins du véhicule, était restée en France, dans le portefeuille de Jacques. Nous avons donc circulé pendant deux ans avec des photocopies de carte grise. Yes it is !!!!!