De Gombe Stream au Ngorongoro et Serengeti en Tanzanie

Après avoir galéré au passage de frontière entre la Zambie et la Tanzanie nous partons dans la direction du lac Tanganyika et plus précisément vers un site bordant le lac à côté de la ville de Kigoma.Tous les overlanders qui ne disposent pas d’un 4/4 compact ne peuvent malheureusement pas atteindre le camping qui est la seule solution pour séjourner aux environs de Kigoma. Quelques zèbres aux alentours viennent saluer les nouveaux arrivants. C’est d’ici que nous organisons notre visite du parc national de Gombe Stream mondialement connu grâce aux travaux de Jane Goodall sur les chimpanzés.

Transport en commun

Dès 6h du matin on embarque sur un bateau local pour se faire secouer pendant plus de deux heures !

Bébé chimpanzé

On arrive ensuite à la réception du parc. On nous distribue des masques ainsi que des consignes après nous avoir ponctionné d’environ 250 dollars américain pour deux afin de nous permettre d’aller à la rencontre des chimpanzés. Dans le parc il y a une centaine de chimpanzés répartis en trois groupes. Pour nous c’est le groupe central qui nous intéresse. Le guide nous prévient qu’un pisteur a repéré un chimpanzé. Quelques minutes plus tard il nous annonce qu’il l’a perdu. Qu’à cela ne tienne nous parcourons les sentiers abrupts qui nous mènent au pic de Jane Goodall. C’est d’ici que nous pouvons voir où se trouve le groupe de chimpanzés qui nous intéresse. Des hauteurs nous n’apercevons aucun animal. Nous redescendons vers la cascade où plusieurs chimpanzés ont été signalés par les pisteurs. La réalité est que plusieurs se résume à une femelle et son petit. Nous sommes déçus. En effet non seulement nous avons côtoyé les chimpanzés de près pendant neuf mois dans le sanctuaire Sanaga Yong, au Cameroun, mais également en sauvage en Ouganda. 

Maman chimpanzé et son petit

Après l’épisode primates nous repartons vers les parcs réputés du nord de la Tanzanie, le Ngorongoro et le Serengeti. Nous sommes plusieurs fois arrêtés par les policiers qui nous expliquent qu’il faut nous arrêter aux passages à niveau et également franchir les passages piétons à moins de 50 km heure même dans les zones où la vitesse maximale est de 80 km/heure. Ici contrairement à la Zambie aucun policier n’a essayé de nous extorquer quelques dollars. 

Marchand ambulant

 

Bivouac à l’école

Notre bivouac est situé autour d’une une école. Nous installons nos trois véhicules dans un champ à proximité. Un puis deux puis plusieurs enfants et adultes viennent nous observer de plus en plus près. Ils sont curieux de voir des gens avec des maisons « sac à dos » sur nos 4/4. En dernier ressort le maître d’école, prévenu, est venu nous faire signer son livre d’or où nous avons décliné nos noms et nos origines. Il était ravi de notre présence.

Après une halte intermédiaire nous arrivons enfin au camp de Migombani situé dans le village de Mto Wa Mbu sur la route du Ngorongoro. Le camping se trouve sur les hauteurs dans un environnement remarquable. La vue sur le lac Manyara est imprenable. De plus toutes les commodités sont fonctionnelles et de belle facture. Nos véhicules dorment sur une pelouse confortable !  Un baobab majestueux borde une piscine à débordement. 

Baobab dans notre camp

De là nous effectuons un safari dans le cratère du Ngorongoro. La Tanzanie est un pays cher pour le touriste. La visite du cratère ainsi que le parc du Serengeti représente un budget conséquent pour les overlanders. Jacques a connu le Ngorongoro il y a plusieurs décennies dans sa version non aménagée et sans touristes. Il a été surpris de voir l’évolution du site. La descente et la remontée est entièrement pavée ! Cependant les bords du cratère sont couverts d’une forêt tropicale luxuriante et l’intérieur, d’environ 20 km de diamètre, est une arche de Noé pour de nombreux animaux qui y vivent. Notre guide nous apprend que hors covid il y a eu jusqu’à 900 véhicules par jour ! Heureusement nous n’étions que quelques dizaines de véhicules dans la Caldeira. 

Troupeau de gnous dans le Ngorongoro

Pour le périple dans le Serengeti nous contactons Jackson qui nous a été recommandé par un overlander allemand. À 6h du matin nous quittons le camp piloté par notre guide très « cool » en compagnie de son ami Charles. Nous devons repasser par la porte du Ngorongoro pour accéder au parc à notre destination, bien entendu il faut payer à nouveau des frais de transit qui s’élèvent à 71$ par personne. La plupart des véhicules sont des Landcruiser avec toit relevable qui sont réputés d’une grande solidité. La piste qui mène à l’entrée est sans pitié pour les véhicules et les passagers. Nous avons eu droit à un massage gratuit pendant plus de cent kilomètres et bien entendu nous crevons sur la piste rocailleuse. Le remplacement de la roue se fait à l’africaine :  le cric étant trop petit il faut trouver des pierres pour soulever le véhicule.

Les clients rigolent, les guides travaillent et les massais observent

Tant bien que mal nous atteignons la zone centrale de Seronera où l’on peut apercevoir de la faune à profusion, gnous et des quantités de zèbres en train de se grouper pour entamer la migration vers le Masai Mara. Après avoir cherché notre camp pendant plus d’une heure nous atteignons enfin notre destination pour la nuit. Il s’agit d’un camp de tentes de luxe. Comme il n’est pas possible de payer par carte nous raclons tous nos fonds de poche mais cela ne suffit pas. Nous complétons la somme en retirant de l’argent dans une échoppe minuscule. 

Lionne part à la chasse le ventre plein !

La grande migration des herbivores est suivie par des félins qui profitent de l’aubaine. Ils suivent ce garde-manger ambulant. Jacques fait arrêter le véhicule devant un grand groupe de gnous qui dressent leurs têtes inquiètes au-dessus des hautes herbes. Soudain c’est la débandade, ils sautent, courent tout autour de notre véhicule, certains cognent le pare-choc. Une lionne surgit près de notre Landcruiser. Malheureusement pour elle l’objectif est raté. Il faut dire que cette dernière avait le ventre plein et c’est plus par réflexe qu’elle a chassé que par nécessité. 

Drôle de gueule

En début d’après-midi nous refaisons le parcours long et fastidieux qui nous a emmené dans le parc. En cours de route nous apercevons une troupe de 11 lions posés en haut d’un immense rocher. C’est un spectacle insolite.

Lions des rochers

Dans la zone hors du Ngorongoro et jusqu’à l’entrée du parc Serengeti les Masai promènent leurs troupeaux de vaches, de chèvres et leurs moutons. Il y a plus de dix ans ils étaient environ un millier et à ce jour ils sont plus de dix mille. Les troupeaux ont crû en conséquence. Le paysage est rempli par tous ces bovins et ovins qui causent de nombreux dégâts sur la flore environnante. Nous retraversons la porte d’accès du Ngorongoro et à nouveau une taxation de 71$ par personne.  C’est quasiment une arnaque !! 

Un Massaï sans ses vaches n’est pas un Massaï !

Après deux jours de repos nous quittons notre camping de rêve pour nous diriger vers la frontière de Namanga qui nous permet de passer au Kenya. C’est ici que nous avons connu le summum du passage de frontière africain. Mais ceci est une autre histoire que nous raconterons au coin du feu cet hiver à tous nos amis de passage. 

Tous les clichés sont pris avec GFX100, GFX50 R, XT3, XPRO2 de Fujifilm