La ville de Lüderitz, au bord de l’océan atlantique, ressemble à une ville européenne et plus particulièrement allemande. Sa grandeur du passé tenait surtout à la recherche minière. Aujourd’hui, elle s’est orientée vers le tourisme y compris celui des grands bateaux de croisière.
Notre première intention est d’établir notre camp à la pointe de Shark Island. Ce bout du bout de Luderitz permet d’avoir une vision à 360° sur la mer et les terres qui nous entourent. Cette langue de terre a été une prison/bagne du temps de la domination allemande. A peine notre « casa rodante » positionnée, nous profitons du spectacle et là un petit tour et puis s’en va : ici le vent décornerait les bœufs s’il y en avait. Ces conditions tempétueuses nous poussent à grands pas vers la sortie de la pointe. Heureusement un restaurateur pêcheur portugais nous abrite pour la nuit dans son jardin. A cette occasion on dîne avec l’un des meilleurs plats de poissons réalisé en mode sarzuela.
Le petit jour nous jette un cil et nous voilà à nouveau sur la route vers Garub, situé à une vingtaine de kilomètres de la petite ville d’Aus. Il y a un observatoire pour admirer les chevaux sauvages qui sont issus des chevaux de selle et de cavalerie allemande, libérés de diverses fermes pendant la première guerre mondiale.
Aujourd’hui le cheval du Namib est d’apparence athlétique et porte une robe plutôt sombre. Ils viennent régulièrement s’abreuver à un trou d’eau artificiel situé devant l’observatoire. Les étalons solitaires cherchent à récupérer les femelles en entamant le combat avec le leader. En ce printemps austral les jeunes mâles sont déchaînés.
Nous reprenons la piste vers les monts du Tiras qui bordent le Namib. Nous nous arrêtons pour la nuit dans une ferme qui offre deux emplacements de campings sur une montagne de cailloux.
Cette situation originale nous permet de profiter du paysage. La fermière nous invite également à parcourir sa propriété où l’on peut rencontrer des vaches, des chevaux, des springboks, des oryx et un animal remarquable : l’otocyon ou renard à oreilles de chauves-souris, traduit de l’anglais. Le spectacle au lever du jour et au coucher du soleil est somptueux.
En route vers Bêta pour refaire le plein de notre Toy. Certaines pistes sont cassantes et nécessitent de dégonfler les pneus et de rouler au minimum à 70 km/heure pour absorber la tôle ondulée. En passant à Sesriem nous décidons de nous renseigner pour voler au-dessus des dunes au moyen d’un ballon. Nous découvrons avec surprise que ces ballons transportent entre 16 et 25 personnes et que compte-tenu du temps à cette époque, le vol peut-être un stationnaire au-dessus du point de départ. Notre enthousiasme est vite calmé. Nous qui fuyons les « cattle trucks » (les bétaillères) qui se sont modernisés en « cattle balloon » (les bétaillères du ciel).
Christine conseille d’aller voir un lodge dans Sesriem pour un vol en hélicoptère. A 10 h du matin nous trouvons un créneau pour voler le soir même. Nous avons rendez-vous à 17h pour les formalités d’usage et nous embarquons avec notre pilote dans un petit engin. Christine à l’avant, à côté du pilote, et Jacques à l’arrière avec ses appareils photos sur le dernier siège. Les deux portes de notre côté sont enlevées et en route pour le spectacle….
Notre choix s’est porté sur un itinéraire qui part de Sesriem en passant par toutes les dunes rouges, y compris celles de la Vallée Morte et les dunes jaunes, jusqu’à la côte atlantique où les otaries à fourrure ont établi leur camp.
Les chacals profitent de l’occasion pour essayer d’attraper les nouveaux-nés.
Pour nous ce spectacle restera gravé dans notre mémoire comme le sont ceux des îles antarctiques et des pistes du Chili et de l’Argentine. Nous n’utilisons pas de superlatifs, laissons parler l’image !!!
Toutes les photos sont prises avec les boitiers Fujifilm: Xpro2, XT3 et GFX100