Après avoir parcouru Ushuaia en long, en large et en travers, nous prenons la direction de Porvenir, au Chili, pour prendre un ferry vers Punta Arenas. Heureusement nous arrivons quelques heures avant le départ du bateau car le lendemain il n’y a pas de traversée !!! L’embarquement se fait dans un désordre organisé où les derniers veulent passer à tout prix, sous peine de rester en villégiature dans ce petit port bien sympathique, il est vrai.
Nous quittons Punta Arenas pour le bout de la route 9 où nous allons traverser une aire spéciale de protection de la « Canquen Colorado », une oie considérée aujourd’hui en grand danger d’extinction. Elle se distingue de ses sœurs par un tour de l’oeil blanc que l’on voit très nettement à la jumelle. Son territoire s’étend sur quelques kilomètres autour du village de San Juan. De nombreux panneaux sensibilisent les visiteurs. Nous avons vécu la fin de la route 9 sous la pluie ce qui donnait une impression de fin du monde !
Nous nous dirigeons vers le Parc National de Pali Aike, situé à 200 km de Punta Arenas et bordant la frontière argentine. Nous pénétrons dans un paysage lunaire où l’on trouve de nombreux cratères, heureusement éteints. La faune n’est pas en reste et spécialement le guanaco qui se déplace en nombreux troupeaux accompagné de jeunes qui viennent de naître en cet fin de printemps austral.
Pour refaire le plein de nourriture, d’eau et de gas-oil nous faisons un stop à Puerto Natales qui d’un petit port tranquille est devenu la Mecque du gore-tex et du sac à dos. De nombreux touristes s’y rassemblent avant d’aller marcher dans le parc national de Torres del Paine. Nous suivons la meute des marcheurs après avoir passé deux nuits dans un endroit idyllique à l’estancia Laguna Sofia. Notre seul compagnon de bivouac est un taureau, tout noir et très gros mais apparemment tranquille.
Avant de rentrer dans le parc nous allons jusqu’au nord de la route 9 où nous avons le plaisir de côtoyer des « gauchos de vaches » et des « gauchos de moutons ». Ce qui nous a le plus surpris c’est le travail extraordinaire des chiens qui ne laissent aucun répit au bétail vagabond. Tout le monde rentre dans le rang à coups d’aboiements et de hululements des gauchos.
Le Parc National de Torres del Parque nous permet de découvrir des points de vue somptueux autour d’un massif granitique. Les paysages suivent le rythme imposé par le temps. Dans une même journée ils peuvent être souriants comme un été lumineux ou humides comme un printemps pluvieux. Ils peuvent être aussi glacials comme un hiver rigoureux et lugubres comme un automne morose. Pour éviter les processions incessantes des « tortues sac à dos bipèdes » nous randonnons le matin au lever du jour ou le soir après le départ de la foule.
La partie nord-est du parc est particulièrement riche en faune et c’est là que nous établissons la majorité de nos bivouacs. Le parc jouxte des propriétés privées où les guanacos sont nombreux dedans et dehors. Au cours des randonnées nous assistons a leur saut de barrières. De nombreuses carcasses de guanacos dépecées par des condors nous signalent la présence de pumas. La traversée qui conduit de la lagune Amargua au lac Sarmiento permet d’observer de nombreux oiseaux y compris l’autruche locale, le nandou. C’est un paradis pour les ornithologues avertis.
Après un réveillon de noël passé dans l’hosteria Pehoé avec vue grandiose sur le massif du Paine nous reprenons la route dans notre triplex roulant en direction du glacier Perito Moreno.
Ce parcours est effectué du 10 au 25 décembre 2016.
Toutes les photos sont réalisées avec des boitiers X-Pro2 et les optiques XF 100-400mm ou 10-24mm.
