Pour mériter des photos d’éléphants de mer à Punta Ninfas, il faut pratiquer l’escalade à mains nues. Il s’agit de descendre sur une échelle en corde qui a une fâcheuse tendance de s’écarter de la falaise. Heureusement la partie la plus dangereuse ne fait que trois mètres. Les éléphants de mer sont parsemés par petits groupes tout le long de la plage avec un mâle dominant et quelques femelles. Nous approchons d’un géant de plus de 5 m de long et de 5 tonnes qui nous fait très vite comprendre que nous sommes sur son territoire.
Après être passés à Rawson, une ville célèbre pour ses langoustines, nous nous dirigeons vers Playa Escondida où nous ferons un bivouac sauvage au bord de la mer avec une vue imprenable sur deux groupes d’éléphants de mer. Cet endroit est le must pour les photographier dans de bonnes conditions. Le premier groupe vit autour d’une piscine naturelle qui est constitué d’un gros mâle, de deux femelles et d’une vingtaine de jeunes. Après les avoir nourris pendant 21 jours, les mères quittent le groupe. Les jeunes de 30 kilos à la naissance atteignent rapidement une centaine de kilos au moment du départ de leurs mères. Ils quitteront la plage dans quelques semaines. Le deuxième groupe est constitué par une dizaine de femelles dominées par un gigantesque mâle qui n’hésite pas à maltraiter ses compagnes pour s’accoupler. Les jeunes, nés il y a peu, sont obligés de s’écarter en permanence pour éviter d’être écrasés par le « monstre ».
Sur la route de Cabo Dos Bahias où se trouve une colonie de manchots de Magellan, nous avons longé l’estancia de Florent Pagny.
Nous quittons ce petit paradis pour nous diriger vers le sud. Une tempête s’est levée avec des vents violents de plus de 125 km qui nous a obligés à nous réfugier 24 h dans une station service sur la route nationale, au milieu d’une zone désertique. Nous avons fait connaissance avec notre première tempête patagonne et ça ne rigole pas !!!!!
Nous profitons d’un léger calme pour nous diriger vers la région pétrolière de Comodoro de Rivadavia. Quelques kilomètres après, à Caleta Olivia, se trouve une colonie de lions de mer et nous assistons à l’arrivée des premiers mâles suivis de quelques femelles. Ce site est favorable à de belles prises de vue. Malheureusement le site n’est pas protégé, ce qui fait qu’il est envahi par des chiens errants ainsi que les gens qui n’hésitent pas à les effrayer.
Notre prochaine étape, Puerto Deseado, est incontournable. Nous avons choisi l’organisation Darwin expediciones pour nous amener à l’Isla pinguïnos que nous atteignons après 50 minutes.
Cette île, très protégée, nécessite une autorisation préfectorale pour s’y rendre. Elle est la seule île à quelques encablures de la côte argentine de Patagonie à abriter une colonie de gorfous sauteurs. Ici vivent et se reproduisent en toute quiétude, 1200 couples. Une autre partie de l’île est occupée par des manchots de Magellan. Ils sont en période de couvaison en ce début novembre. L’île abrite aussi une importante colonie de Grands Labbes qui n’ont pas hésité à nous attaquer pour protéger leurs nids. Sur le chemin du retour nous passons près d’une importante colonie de lions de mer (otaries à fourrure) qui ont envahi une île voisine. Ensuite, nous assistons à une pêche collective où se trouvent de nombreux albatros qui font ripaille de petits poissons. Juste avant notre retour au port nous sommes accompagnés par des dauphins de Commerson.
Autre site remarquable, le Monumento Natural Bosques Petrificados. Ici a vécu il y a quelques millions d’années des arbres de plus de cent mètres. A cette époque le climat était plutôt humide et tempéré. Ce sont les arbres fossilisés les plus grands du monde. Le décor somptueux environnant ajoute à cet endroit une mise en scène exceptionnelle.
La prochaine étape est Ushuaia…..
Impressions personnelles et partagées avec d’autres voyageurs
Dans toutes les petites villes de Patagonie, le vent règne en maître. Nous avons l’impression de croiser en permanence une vaste poubelle. Les plastiques volent un peu partout et s’accrochent aux poteaux et fils de fer et certains finissent dans la mer. Le site le plus effrayant est la ville de Rawson où notre entrée s’est faite par la décharge.
On a conscience des méfaits des sacs en plastique pour l’environnement. Il est plus qu’urgent de les faire disparaître.
Pratiquement tous les sites remarquables, soit par la présence d’animaux soit par l’environnement sont très bien protégés grâce à la présence de rangers efficaces et conviviaux. Dans les sites de la Isla Pinguïno et du Monumental Natural Bosques Petrificados on ne trouve aucun papier !
Le trajet :
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