En attendant l’arrivée de nos amis Murielle et Marc, qui comme nous ont envoyé leur véhicule à Walvis Bay, nous corrigeons des petits défauts qui ont ébranlé le rétroviseur et la porte d’accès au système électrique pendant notre périple dans le Namib. Dans la ville de Swakopmund il y a un artisan qui construit des adaptations sur véhicules tout terrain et le travail est remarquablement bien fait.
Murielle et Marc précédent leur véhicule et nous profitons pour leur faire découvrir les environs de Walvis Bay avec notre « casa. rodante ». Les flamants qui se faisaient plutôt rare dans la lagune se retrouvent en grande quantité dans les marais au milieu des dunes.
Enfin après moult péripéties et l’obtention in extremis d’un papier de circulation nous quittons Walvis Bay. Pour nous diriger vers une ballade classique au bord de Swakopmund : la Vallée de la Lune et la zone des Welwitschias Mirabilis. Nous prenons un permis pour bivouaquer aux abords de la rivière Swakop. Le site est de toute beauté.
La première grande étape nous conduit à quelques kilomètres au sud de Cape Cross où nous y passerons la nuit. Au petit matin nous pénétrons dans la réserve pour côtoyer les otaries à fourrure. Sur le site on en dénombre pas moins de 100 000, ce qui provoque une cacophonie assourdissante sans compter les odeurs particulières ! En cette période de printemps austral c’est le moment des naissances. Certaines ont eu lieu sous nos yeux. Les placentas jonchent la plage et ils font le bonheur des goélands et de quelques chacals. Ces derniers ne dédaignent pas de croquer un petit laissé à l’abandon. Les nouveaux nés noiraud se signalent à leur mère par des cris aigus. Leur premier objectif est d’atteindre les mamelles.
Nous quittons cette colonie bruyante et malodorante pour un bivouac au bord de l’Atlantique. La Skeleton Coast est réputée dangereuse, en témoigne les quelques épaves échouées près du rivage. Certains oiseaux opportunistes y ont même établi leur zone de reproduction.
A l’aube nous nous dirigeons, en passant à côté du massif de Brandberg, vers notre première rivière aux éléphants : l’Ugab. Nous établissons notre bivouac pour la nuit à 10 km d’Anixab. Nous avons eu la chance d’observer un premier mâle éléphant du désert rejoint par la suite par un autre mâle, un peu plus vieux et un peu plus gros.
Le prochain objectif est la concession Palmwag située au cœur du Damaraland. Nous décidons d’y passer la nuit pour mieux profiter des paysages remarquables et également de la faune variée. Quelle ne fut pas notre déception de ne rencontrer aucune âme qui vive dans cette région atteinte par une sécheresse exceptionnelle. Les animaux ont manifestement migré vers des lieux plus hospitaliers. Hormis un couple de girafes non loin du Canyon de l’Aub, les animaux étaient absents. Il y a une quinzaine d’années nous avons fait le même parcours et nous témoignons qu’il y avaient de nombreuses espèces faciles à apercevoir. Avec le ranger du coin nous avons même côtoyé des lions.
La rivière Hoanib délimite le nord de la concession. C’est par la petite ville de Sesfontein que nous atteignons la deuxième rivière aux éléphants : l’Hoanib. Après avoir dégonflé nos pneus, 1.5 bars à l’avant et 1.8 bars à l’arrière nous parcourons la rivière jusqu’à la frontière du parc de la Skeleton Coast. Sachant qu’il est interdit de bivouaquer dans le lit de la rivière nous établissons le camp en hauteur sur la berge sud. Le début du parcours s’avère plutôt scabreux. Il y a de nombreux passages de sable profond et pulvérulent qui crée un brouillard impénétrable ou nous n’avons aucune visibilité. Après ce passage difficile nous atteignons une zone marécageuse occupée par de nombreuses vaches. Il y a aussi un nombre incalculable de cadavres dû certainement à la mauvaise qualité de l’eau et à la sécheresse qui sévit dans toute la Namibie. Le spectacle est plutôt désopilant.
Le parcours vers l’ouest après notre bivouac change complètement la donne : on aperçoit de nombreuses traces y compris celles d’un lion d’une taille respectable. Une bonne partie des animaux qui étaient au centre de la concession Palmwag ont migré vers la rivière Hoanib. La région est devenue une arche de Noé : springboks, oryx, girafes, autruches… et bien sur des éléphants du désert. Un premier mâle sur la berge se nourrit de feuilles, 5 femelles et jeunes viennent se désaltérer au trou d’eau, un peu plus loin un autre mâle mâche un gros bout de bois pour pouvoir l’ingérer, et enfin une femelle cachée sur la berge accompagne son nouveau né. La rivière Hoanib que nous avons déjà parcourue a tenu plus que ses promesses. Pour les amoureux des animaux de la nature c’est un site incontournable….
Toutes les photos sont prises avec les boitiers Fujifilm: Xpro2, XT3 et GFX100